Îlot de chaleur urbain

Les îlots de chaleur urbains (ICU en abrégé) sont des élévations localisées des températures, particulièrement des températures maximales diurnes et nocturnes, enregistrées en milieu urbain par rapport aux zones rurales ou forestières voisines ou par rapport aux températures moyennes régionales. Ce dôme thermique créant une sorte de microclimat urbain (en) serait compris et décrit pour la première fois au XIXe siècle à Londres par Luke Howard, un pharmacien passionné par la météorologie qui publie en 1818-1820 The Climate of London en deux volumes, dans lequel il note une différence des températures diurnes de 0,19 °C et nocturnes de l'ordre de 3,7 °C entre le centre de Londres et sa campagne.

L'îlot est favorisé par différentes utilisations et couvertures du sol (minéralisation de l'espace public, configurations des villes qui réduisent le rafraîchissement par les vents et par l'évapotranspiration, densité du bâti qui absorbe de la chaleur et la restitue lentement pendant la nuit sous la forme de rayonnement infrarouge), ainsi que par les sources anthropiques d'émission de chaleur (rejets d'air chaud liés à la circulation routière, à l'éclairage public, aux industries, au chauffage et à la climatisation…). Au sein d'une même ville, des différences importantes de température peuvent être relevées selon la nature de l'occupation du sol (forêt, étendues d'eau, banlieue, ville dense...), l'albédo, le relief et l'exposition (versant sud ou nord), et bien entendu selon la saison et le type de temps.

Les îlots de chaleur sont des microclimats artificiels qui peuvent avoir des impacts importants en créant des situations d'inconfort thermique qui ont un effet néfaste sur la santé humaine (insuffisance respiratoire, maladies cardiovasculaires, cérébrovasculaires, neurologiques et rénales) et sur la consommation énergétique urbaine.

Ce réchauffement semble en voie d'aggravation, et nécessite des stratégies nouvelles d'adaptation (stratégies de réduction d'ICU : limitation des surfaces minéralisées, végétalisation des bâtiments et des espaces urbains, rétention de l'eau par le sol ou dans des bassins, écoconstruction et gestion des transports réduisant la production de chaleur anthropique, augmentation de l'albédo des surfaces),.

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